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Transfert d’entreprise : Est-ce possible pour une entreprise dans le domaine de la construction ? Retour à la liste de publications

Transfert d’entreprise : Est-ce possible pour une entreprise dans le domaine de la construction ?
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Le 16 février dernier, le Ministère de l’Économie de la Science et de l’Innovation du Québec (MESIQ) tenait en Montérégie une journée d’information on sur la reprise collective. Encore une fois les gouvernements expriment une problématique que qui touche tous les entrepreneurs à travers le Québec. Nous savons que dès 2008, les économistes des gouvernements donnaient le signal d’alarme que le manque de relève ferait baisser le nombre d’entrepreneurs au Québec.

 

En 2008, le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec (MDEIE) a estimé que le nombre de nouveaux entrepreneurs ne suffirait pas à combler les départs à la retraite des propriétaires d’entreprise du Québec. Il fallait s’attendre à ce que le nombre d’entrepreneurs diminue de 13,9 % au Québec entre 2008 et 2018. Autrement dit, elle estimait qu’il y aurait plus de fermetures d’entreprise que de création de nouvelles entreprises au cours des prochaines années, ce qui engendrerait un déficit entrepreneurial.

 

Cette situation est d’autant préoccupante, car elle signale une décroissance du nombre d’entrepreneurs. Ce que le MESIQ tente de nous dire c’est que le temps presse pour agir. C’est plus de 30 000 entrepreneurs qui avaient 50 ans et plus en 1997 et ce nombre augmente à 60 000 entrepreneurs en 2015. Dans la région de la Montérégie en 2001, il y avait 19,1 % d’entrepreneurs de 55 ans et plus, ce nombre est passé à 29,6 % en 2011. De plus, seulement 13 % des entreprises au Québec ont un plan de relève, contrairement au reste du Canada avec 26 % des entreprises ayant un plan.

 

Après de longues années à mener votre entreprise, à créer des emplois de qualité et à faire vivre plusieurs familles, est-ce que vous voulez voir votre entreprise fermer, la voir partir à rabais aux mains investisseurs américains ou bien décider de la laisser partir à des membres de votre famille, des amis ou même à vos meilleurs employés ?

 

Nous savons qu’un processus de relève peut prendre jusqu’à 5 ans. Une bonne planification de la relève a plusieurs avantages :

 

Augmente la motivation de l’équipe en place ;

Rassure tous les acteurs : fournisseurs, clients, équipe de direction et employés ;

Amorce une réflexion sur son positionnement, ses orientations et son expansion ;

Maximise la valeur de l’entreprise et son patrimoine ;

Augmente les facilités de crédit et les sources de financement.

Il y a sept étapes au processus de relève

1- Recherche d’un ou des successeurs : cette étape peut être longue si vous cherchez un complément entre des personnes ressources potentielles internes et un successeur externe.

2- Identification des ressources professionnelles : le choix des professionnelles correspondant à vos réels besoins est essentiel. Les étapes d’un processus de relève sont couvertes par plusieurs professionnels : conseillers en ressources humaines, avocats, notaires, agents d’assurances, conseillers financiers, agents d’immeubles et enfin, fiscalistes.

 

Mais avant de téléphoner à votre ami avocat et croire vendre rapidement, il faut déterminer sa juste valeur marchande (JVM). Il y a plusieurs méthodes d’évaluation et les plus courantes sont :

 

la méthode du multiple des bénéfices ;

la valeur comptable basée sur les actifs ;

l’actualisation des flux de trésorerie ;

la méthode liée aux indicateurs de transaction comparables.

Sans cette évaluation de la JVM, vous vous lancez dans ce processus de vente sans arguments de négociation. En plus, à ces méthodes il faut y ajouter le contexte politico-juridique et économique de votre entreprise. Si vos principaux contrats sont liés aux investissements des gouvernements dans les infrastructures, ponts, viaducs et routes, votre entreprise aura une plus grande valeur. Ces contextes détermineront les possibilités de croissance de votre secteur d’activité.

 

3- L’analyse des besoins financiers et des capacités financières de l’entreprise : Les résultats indiqués aux états financiers doivent être au rendez-vous. Votre entreprise a-t-elle généré suffisamment de bénéfices avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) pour lui donner sa pleine valeur sur le marché ? La préparation de votre entreprise par une analyse approfondie de vos dépenses ou par une augmentation de ses rendements peut vous aider à lui donner une bonne valeur de vente.

 

Cette étape peut prendre de 2 à 3 ans afi n de donner le temps nécessaire pour une présentation optimale des résultats aux états financiers.

 

4- Définition du plan de développement et les orientations stratégiques de l’organisation : Analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces (FFOM). Mise en place des cibles de rendement et des objectifs financiers. L’analyse des processus de transition entre le prédécesseur et les successeurs est nécessaire afin d’effectuer les ajustements requis pour pallier aux écarts sur les objectifs.

 

5- Aspects fiscaux de la transaction : Les premiers 800 000 $ reçus lors de la vente de votre entreprise sont habituellement libres d’impôt. Un bon fiscaliste qui sera au courant autant des règles fiscales d’une entreprise que des règles personnelles est nécessaire.

 

6- Recherche de financement : Connaissez-vous les possibilités d’aide financière qui seront accessibles pour l’achat de votre entreprise ? Un successeur, qui ne connaît pas toutes les possibilités de montage financier, pourrait se voir refuser son financement et ainsi vous faire perdre votre temps. Sachez qu’être accompagné par un expert en financement pour l’achat de votre entreprise peut vous faire économiser beaucoup d’argent et vous épargner une décision malheureuse de votre acheteur. Ne cherchez pas les programmes de subventions ou les aides financières des gouvernements, le conseiller expert en financement déterminera ceux les plus intéressants pour vous et vous fera économiser temps et argent.

 

7- Mise en place et accompagnement : Les successeurs  doivent meƩ re en place des mécanismes permeƩ ant

d’assurer la pérennité de l’entreprise. Le montage d’un calendrier d’accompagnement pour les nouveaux dirigeants dans le remaniement de la structure décisionnelle vous permeƩ ra d’eff ectuer la mise en place

du changement de façon plus harmonieuse. La mise en œuvre d’un plan de suivi en fonction des cibles établies vous permettra d’assurer le succès de vos objectifs stratégiques. Même si les aides financières gouvernementales sont quasi-inexistantes pour l’industrie de la construction, les 7 étapes du processus de relève restent enchères, que vous

soyez une entreprise manufacturière, de service ou du domaine de la construction. Le financement est un outil important, mais son montage optimal avec les institutions financières reste un élément crucial, car il ne sert à rien de tout mêre les biens de votre successeur en garantie.

 

L’utilisation des ressources financières de façon adéquate est un gage de la réussite. Plusieurs de ces étapes peuvent être offertes par les professionnels du GCL&a, ainsi que l’accompagnement dans les étapes subséquentes.

 

Article publié également dans le magazine de l’OCQ Montérégie, automne 2017, et signé par Daniel Larouche.